10/10/2009

Flâner à Tervuren avec des éléphants et un sac à main, plus quelques menus propos vaguement prétentieux


Lu dans Le Monde (interview de Philip Roth) : "Ceux qui lisent et écrivent sont une survivance." ; bouh, c'est triste. En même temps, est-ce vrai ? Certains écrivains affectionnent les déclarations comminatoires sur la fin de la littérature... Peut-être est-ce le reflet de leurs angoisses (un peu) égoïstes ? Peut-être ont-ils l'impression de ne pas assez intéresser les gens ?

Également dans Le Monde, il y a un article sur le dernier roman de Justine Lévy. Cette critique, assez pauvre en elle-même, d'un livre sans doute encore plus pauvre a confirmé mes doutes sur la ligne éditoriale (en matière de livres au moins) du très éminent quotidien. Je sais, c'est mal de juger sans avoir lu.

À part ça, dans Le Monde, il y a plein de fautes d'orthographe affreuses. Quelle misère ! Ils devraient m'engager comme correctrice.

À écouter : de Gavin Bryars, Jesus' Blood never failed me yet (informations + extrait ici). Très beau, vais l'entendre en concert demain. J'aime bien aussi Verger, de Paul Hindemith (paroles de Rainer Maria Rilke) — et même, c'est fou, une chanson érotique de Clément Janequin (il estoit [se prononce estoué je crois] une fillette qui vouloit scavoir le jeu d'amours [prononcer le s final, je pense]). Oh Let Me Weep, For Ever Weep de Purcell est assez classe aussi, mais alors, carrément déprimant. Se consoler avec le Stabat Mater de Pergolesi, notoire pour sa gaieté débridée.

En juin 2011 (bon, pas tout de suite, j'espère que je ne serai pas morte de faim d'ici là), à l'Opéra d'Anvers, un spectacle fondé sur Austerlitz de Sebald, un roman magnifique et fascinant qui m'avait rendue extatique il y a quelques années. Très envie d'y aller. Pour en savoir plus, chers amis mélomanes : ici.

J'allais oublier l'expo du moment au Botanique ; vraiment pas mal (et pédagogique). On peut y voir toutes sortes de choses (dont un grand tirage de Guy Bourdin, photographe admiré de Johan) et surtout (pour moi), une épreuve de la série des fées de Cottingley. Ben oui, je viens de lire Little, Big — alors forcément, j'étais tout excitée de voir cette image.

D'ailleurs, Little, Big est vraiment un livre nimbé d'une beauté mystérieuse et fascinante (non, je ne rigole pas). Sais pas quoi dire, à part que c'est incroyable et follement beau — un peu comme Proust, mais dans un genre très très différent. Vous pouvez lire une interview de son auteur, John Crowley, ici.

Merci à CK pour la photo.

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{Crowley, John, Little, Big, 1981 --- Le parlement des fées : L'Orée des bois (volume 1), L'Art de la mémoire (volume 2), traduit de l'américain par Doug Headline, Paris, Points, 2009}

{Sebald, WG, Austerlitz, 2001 --- Austerlitz, traduit de l'allemand par Patrick Charbonneau, Paris, Gallimard, "Folio", 2006}

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