22/03/2013

Paul


Paul nous reçoit dans son petit appartement, où l'encombrement est extrême. Nous slalomons gracieusement entre les piles de livres et de papiers jusqu'à la table, où trône un ordinateur PC à l'apparence hostile. Notre hôte, en survêtement et pantoufles, fait montre malgré tout d'une certaine élégance, sans doute consubstantielle à sa personne. Il s'excuse du désordre. Je lui dis "a clean house is a sign of a wasted life" (je le pense vraiment). Il s'excuse de ne pas proposer d'entrée et nous sert du poulet vapeur avec du riz blanc et du chou chinois un peu trop cuit. Pendant le repas, il nous lit la définition de l'extraordinaire mot "cantankerous", raconte un traumatisme d'enfance impliquant un lapin domestique (qu'il fit, dans un moment de cruauté juvénile, crier -- je me mets à mon tour à table et avoue avoir revêtu la petite chienne de mon grand-père de vêtements de poupée), explique que, quand il était petit, sa sœur lui lisait The Hobbit et Watership Down. Bien sûr, nous reparlerons de lapins, mais aussi d'acolytes (au sens ecclésiastique), de poésie et d'art épistolaire. Pour le dessert, il y a des coings mijotés et des macarons à la noix de coco difformes. Nous repartons avec un livre suranné et charmant de Pamela Hansford Johnson (le souvenir d'une scène de ce roman fait pouffer de rire notre cher hôte). L'histoire se passe à Bruges et les personnages principaux sont assez névrosés, dans le genre humoristique.

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{Hansford Johnson, Pamela, The Unspeakable Skipton, 1959}

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